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Je peux faire du peau-à-peau avec me deux bébés. Je peux également les allaiter.



Un beau matin du mois de mars, je me réveille tranquillement et prends le temps de déjeuner. Cela fait déjà quelques semaines que je suis en arrêt de travail en raison des risques que ma grossesse gémellaire peut me causer. Je suis seulement à 34,6 semaines de grossesse. Je finis de déjeuner et me lève pour aller affronter mes tâches de la journée. Mais soudainement je sens quelque chose couler entre mes jambes. Je me précipite aux toilettes. Je me dis qu’il est impossible que je crève mes eaux, je ne suis pas encore à terme. Je téléphone donc en obstétrique et on me demande de me présenter bientôt pour vérifier si j’ai bel et bien perdu mes eaux.

Arrivée à l’hôpital, l’infirmière m’installe et vérifie. J’ai bel et bien perdu mes eaux. Je me dis que c’est impossible, mes jumeaux seront prématurés, une montagne de questions m’envahît mais le personnel médical est bien présent pour me rassurer. La gynécologue de garde vient m’examiner et je suis ouverte à 3 cm. On m’admet donc dans une salle d’accouchement.


Installation des moniteurs, prise de sang, etc. Ma pression est élevée et mes prises de sang ne sont pas très belles. La gynécologue décide donc de me donner de l’oxytocine puisque je n’ai aucune contraction et cela fait quelques heures que j’ai déjà crevé mes eaux. Je prends le temps de me reposer car je sais que les prochaines heures ne seront pas de tout repos. Pédiatre et l’équipe de la néonatalogie viennent se présenter et m’expliquent les possibilités et différents scénarios possibles avec la naissance prématurée de mes bébés.


Il est maintenant rendu minuit, les contractions arrivent finalement soudainement et intensément. Je suis maintenant dilatée à 5 cm. Je demande maintenant l’épidurale. Il est maintenant 5h du matin. Une nuit sans dormir, l’épuisement se fait sentir mais je suis maintenant dilatée à 7 cm et pas longtemps après à 9 cm. Quelques minutes après j’ai l’impression que ça pousse. La gynécologue de garde revient m’examiner et je suis maintenant à 10 cm. Il est environ 6h30 du matin, je ne peux pas y croire, c’est le temps de pousser. Je vais enfin rencontrer mes jumeaux, mes bébés d’amour que j’ai tellement attendus.


Je pousse pendant environ 30 minutes. Rien ne se passe. Nous décidons donc d’attendre un peu et de laisser les bébés descendre par eux-mêmes et me laisser me reposer un peu avant de reprendre les poussées. Après un certain temps, nous reprenons les poussées, maintenant avec une nouvelle équipe de jour. Cela fait maintenant plus de 24h que je suis réveillée et en travail, la fatigue se fait sentir. Je pousse à nouveau. Cependant, les moniteurs démontrent que mes contractions sont de plus en plus espacées. Après un autre 30 minutes de poussée, le gynécologue de garde m’explique que mon utérus ne contracte plus.


À partir de ce moment les souvenirs sont très vagues. On m’explique que je dois avoir une césarienne, qu’il y a maintenant des risques d’hémorragie et de complications. Plusieurs personnes entrent et sortent de la chambre. On m’apporte alors au bloc opératoire. Je me dis qu’il est impossible, je ne peux pas avoir de césarienne après tout ce travail.


Rendue dans la salle de césarienne, il y a une grosse équipe médicale pour s’occuper de moi et de chacun des bébés. Tout se passe très vite. La panique embarque. Que se passe-t-il? Mes bébés seront-ils en santé? Ils ne sont pas prêts à sortir. Je laisse l’équipe médicale faire ce dont ils ont à faire. Quelques instants après, je me souviens qu’on m’annonce que les bébés sont sortis. Les larmes coulent, je suis soulagé. J’entends ma fille pleurer à mes pieds. Je suis rassurée. L’équipe de néonatalogies s’occupe d’elle. Je regarde à ma gauche, mon garçon est là, entouré de pédiatres et d’infirmières, mais il ne pleure pas et ne bouge pas. Je suis incapable de réagir, on me donne de la médication. Tout est si flou. On me dit que les bébés doivent être apportés en néonatalogie. Mon accompagnante les suit immédiatement.


Je suis maintenant seule dans cette salle avec des inconnus. Où sont mes bébés? Ils devraient être collés sur moi. Sont-ils corrects? Ils ont besoin de leur mère. Je devrais être auprès d’eux. Je me rappelle la suite que lors de mes cours avec Bedaine à bébé, Isabel m’avait dit que lors des naissances multiples, bébé B a souvent besoin de plus d’assistance de l’équipe de spécialistes. J’essaie de me rassurer jusqu’à ce qu’on me donne des nouvelles.


Après la césarienne, on me transfère en salle de réveil pour un court moment et par la suite, on me transfère à ma chambre en maternité. Je peux enfin avoir des nouvelles de mes bébés. On m’annonce que mes jumeaux sont en néonatalogie comme prévu pour des bébés prématurés et que pour des bébés nés à 35 semaines de grossesse, ils vont très bien. Quel soulagement. Ils sont entre bonnes mains avec l‘équipe de la néonatalogie. Ma fille vient me voir quelques instants à ma chambre et j’ai la chance de faire du peau-à-peau avec elle. Après quelques heures, j’ai enfin le ok pour me mobiliser et aller rejoindre mes 2 bébés en néonatalogie. C’est à ce moment que je peux enfin voir, toucher, rencontrer mes bébés pour la première fois. Nous sommes enfin réunis tous ensemble. Je peux faire du peau-à-peau avec me deux bébés. Je peux également les allaiter. Ce fût un accouchement haut en émotions avec une tournure que je ne souhaitais pas. Malgré le tout, mes bébés et moi avons été entouré par du personnel médical excellent et nous sommes en santé. C’est l’important n’est-ce pas?


- D’une maman qui préfère rester anonyme


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